INDECOSA 67 s’associe au soutien des expulsés du squat Bugatti (Strasbourg)

Samedi 17 Octobre 2020, dans le cadre de la journée mondiale du Refus de la Misère, INDECOSA 67 s’est associée au soutien des expulsés du squat Bugatti d’Eckbolsheim.

Marche du Refus de la Misère

Ceux-ci (près de 200 hommes, femmes et enfants) étaient menacés d’être mis à la rue en plein mois d’Octobre dans l’Est.

Les très vagues promesses de relogement faites à leur encontre par les autorités locales n’étaient pas faites pour nous rassurer. Ces relogements se font généralement dans des hôtels qui ne sont prévus que pour de brefs passages, pas comme lieux de vie. En aucune façon, ils n’offrent la stabilité nécessaire à la (re)construction d’un socle social et matériel indispensable pour se sortir de cette situation de misère. Très rapidement, des problèmes d’habitation et de cohabitation apparaissent, et dans de nombreux cas, les personnes sont rejetées à la rue quelques temps plus tard, lorsque l’agitation médiatique s’est apaisée et qu’ils ne sont plus sous les feux des projecteurs.

Le logement est une condition indispensable à la construction d’une vie sociale et matérielle stable.
En l’absence, il est impossible de se projeter dans l’avenir, de construire des projets professionnels, et même, dans de nombreux cas, de faire valoir ses droits de consommateurs (car avec ou sans papiers, avec ou sans toit, on consomme…).

Pour toutes ces raisons, INDECOSA 67 s’est fortement impliquée dans la réalisation d’une marche sur Strasbourg. Après avoir rencontré de nombreux obstacles de la part des forces de police (les policiers locaux ont été particulièrement arrangeants, à l’inverse des instances supérieures, qui n’ont eu de cesse de nous opposer des refus, sans que cela ne nous arrête au final) et de la préfecture du Bas Rhin, nous avons réuni une cinquantaine de manifestants, passant par les instituions européennes, les quartiers bourgeois de la ville, le centre ville et la gare. La manifestation s’est terminée après s’être rendue devant l’un des 2200 bâtiments industriels, commerciaux ou administratifs vides de la ville. Le bâtiment, ayant accueilli pendant longtemps des jeunes en réinsertion, dispose de plus de 40 chambres, 2 salles de bain, des salles communes, et est vide depuis des années.

Les expulsés du squat Bugatti on vu leur expulsion repoussée au 30 Octobre au plus tard, toujours sur la base d’une promesse floue de relogement.

Nous appuyons la revendication de leur relogement dans des locaux réhabilités (à bien moins cher que les « solutions » hôtelières) accompagné de leur encadrement par des associations de sans papiers telles qu’il en existe déjà sur Strasbourg, et qui ont fait la preuve de leur efficacité durable.