IN Magazine N° 171 – Janvier / Février 2017

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Voiture électrique : Il est important de bien appréhender les enjeux.

 

Courant 2013, l’ensemble des médias s’interrogeait sur les effets soi-disant bénéfiques de la voiture électrique pour l’environnement. Cela faisait suite à une étude de l’Ademe qui mettait un sérieux bémol sur son côté « vert » avec raison. Tout d’abord, la fabrication de batterie nécessite de nombreux produits chimiques, tels que le plomb, le lithium ou encore le cadmium. Leur valorisation demande également des dépenses énergétiques élevées. Sans surprise, la production, le transport et l’assemblage de ses pièces représenteraient un niveau de pollution à la fabrication équivalent à celui d’un véhicule classique.
Enfin, de nombreux modèles sont encore très énergivores. Et si on regarde attentivement comment est produite l’électricité dans le monde, on est loin de la « coupe aux lèvres ». En effet, 15 % de l’électricité de la planète provient de centrales nucléaires, qui ne produisent pas directement de CO2, 40 % de celle-ci est toujours produite depuis des centrales à charbon et 20 % par des centrales à gaz, très polluantes. Les énergies renouvelables restent à ce jour insuffisantes.
Malgré tout, il ne faut pas noircir complétement le tableau surtout après un mois de brouillard « suspect » dans toutes les villes de France durant cette fin d’année 2016. Le plus important des points positifs du véhicule électrique est sans nul doute son impact sur l’air que nous respirons. En effet, l’air vicié desvilles, c’est aussi 45 000 décès prématurés chaque année dans l’hexagone.
Toujours dans le rapport de 2013, l’Ademe a démontré qu’en matière de rejet de CO2, le véhicule électrique l’emporte malgré le coût écologique de sa production.
Enfin, il semblerait que le moteur électrique a une fiabilité mécanique supérieure du fait même de sa simplicité de fonctionnement. Moins de pannes pour moins de pièces à modifier et une plus grande durabilité (en dehors de la batterie), le véhicule électrique garde une nette longueur d’avance. D’un point de vue humain, les études montrent également qu’une voiture électrique diminue le stress de son conducteur. La conduite est moins agressive et le véhicule moins bruyant. Enfin, le « plein » d’énergie est bien moins couteux (de 30 à 60 fois) qu’un plein d’essence tout en offrant la possibilité à l’utilisateur de produire chez lui sa propre énergie et donc de vivre de manière bien plus
autonome.
On voit bien ici que tout n’est pas si simple et qu’il est difficile d’avoir une position tranchée si on veut être objectif. Pour INDECOSA-CGT, le débat ne doit pas se focaliser uniquement sur le pour ou contre du véhicule électrique mais bien sur l’utilité du dispositif pour l’intérêt général. En effet, nous devons être conscients que l’augmentation exponentiel du parc automobile, notamment dans les grandes agglomérations, a des effets importants sur le changement climatique, notre santé et également sur la saturation des réseaux de communication. Nous devons agir pour que des réponses collectives soient apportées comme le développement des transports publics partout où c’est nécessaire. Dans les zones rurales et périurbaines, beaucoup de citoyens prennent individuellement la voiture parce qu’il n’y a pas suffisamment de transport en commun. Le développement de véhicules plus « propres » est
essentiel mais il doit se faire en cohérence avec les évolutions de notre société.
arnaud Faucon
Membre du Bureau

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