CONSOMMATION NUMÉRIQUE lumière sur l’arrière-boutique

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I. LA CONSOMMATION NUMÉRIQUE, CETTE NOUVELLE CUISINE DES ESPRITS II. CONSOMMATION NUMÉRIQUE, DE QUOI PARLE-T-ON ? L'E commerce, nouvelle poule aux oeufs d'or. Le digital galvanise la fraude. Cartes bancaires, le casse du siécle. Les puces ont gagnés les cervaux. La fachosphère a tissé sa toile. Influencer au nom de la vérité. III. RÉSISTER Atouts réglementaires. Un transport bien peu écologique. Aux avant-postes de la transition numérique. IV. UNE APPROCHE GLOBALE DANS UN MONDE CONNECTÉ

LE NUMÉRIQUE IMPOSÉ

Le numérique a ceci de particulier, lorsqu’il se rapporte à la consommation, qu’il concerne aussi bien les biens et services qu’il produit que l’environnement qu’il impose aux consommateurs.
Impose est bien le mot. Il est de plus en plus complexe de bénéficier d’un service public quelconque sans devoir passer par le numérique. Nos vies et leur rythme de plus en plus effrénés nous poussent à acheter via le net, pour gagner du temps, pour comparer plus d’offres, pour bénéficier de meilleurs tarifs…

Mais à quel moment exactement avons-nous donné notre accord pour que notre monde évolue en ce sens ? On nous rétorquera que l’usage fait l’acceptation, mais si toute alternative à ce modèle est entravée par notre quotidien, si chaque geste nous pousse à utiliser le numérique en nous le présentant comme le seul choix raisonnable et efficace, quelle marge de manœuvre nous reste-t-il exactement ?

Indecosa-CGT présente une singularité dans le monde des associations de consommateurs. En plaçant son attention sur le cadre de réalisation et de diffusion des biens que nous consommons et des services que nous utilisons, elle se démarque de l’approche quantitative / qualitative classique. À partir de cela, il était évident que notre approche de la consommation numérique ne pouvait se faire qu’à travers l’étude des intentionnalités qui la parcourent.

Si le numérique cherche à façonner le monde et les rapports humains qui s’y produisent, dans quel sens opère-t-il ? À qui profite-t-il ? Qu’est-ce qui est réellement recherché à travers de ce qui n’est au final qu’un outil ?

Le 1er octobre 2024, alors que nous organisions à Montreuil un colloque sur le numérique, certaines personnes dans l’assistance, par ailleurs convaincues de la qualité des échanges tenus ce jour là, se sont étonnées. Pourquoi parler des
intentions de l’extrême-droite dans un tel colloque ? N’aurait-il pas été mieux de s’attarder plus avant sur les arnaques à la consommation et les moyens de lutter contre ?
Quelques semaines plus tard, commençait aux USA la campagne présidentielle. Aux côtés d’un Donald Trump ne ratant aucune occasion de déverser sa bile sur les boucs émissaires classiques du Capital (les migrants, les « assistés », les mauvais citoyens qui ne se mettent pas au garde à vous devant les symboles chéris des va-t-en-guerre…), se tenait l’homme le plus riche du monde, désormais faiseur de rois, à la tête de l’un des fleurons du numérique, l’une de ces structures destinées à faire l’opinion, dans le sens invariable de ceux qui gouvernent et tiennent à continuer de le faire.

Voilà pourquoi notre colloque était si essentiel aux côtés de nos luttes syndicales. Voilà pourquoi Indecosa-CGT est si importante pour le syndicalisme. Voilà pourquoi nous vous offrons ce hors série qui vous permettra de (re)vivre notre colloque « Consommation numérique : lumière sur l’arrière-boutique ».

François Bilem

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